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La Négritude

 

Origine :

 

Le terme de « Négritude » a été utilisé la première fois par Aimé Césaire, dans le journal mensuel des étudiants martiniquais dans L’Etudiant Noir, en 1935. C’est donc un courant littéraire et politique, créé durant l'entre-deux-guerres, rassemblant des écrivains francophones noirs. Lié notamment à l'anticolonialisme, le mouvement influença par la suite de nombreuses personnes proches du Black nationalism, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone.

 

Définition : 

 

Le terme « négritude » désigne l'ensemble des caractéristiques et valeurs culturelles des peuples noirs, revendiquées comme leur étant propres, ainsi que l'appartenance à ces peuples.

Pour Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeurs culturelles de l'Afrique noire » ou encore : « La négritude est un fait, une culture. C'est l'ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie, d'Europe et d'Océanie. »

Pour Césaire, « ce mot désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l'assimilation culturelle ; le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. Le culturel prime sur le politique. » 

 

Chefs de file :

 



Critique :

 

Cependant, certains écrivains noirs ou créoles ont critiqué ce concept, jugé trop réducteur : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. » (Wole Soyinka – Ecrivain nigérien), ce à quoi Léopold Sédar Senghor répondra : « Le zèbre ne peut se défaire de ses zébrures sans cesser d'être Zèbre, de même que le nègre ne peut se défaire de sa Négritude sans cesser d'être Nègre. »