S203
Les Fleurs du Mal
Sections :
Les 6 sections du recueil retracent l’itinéraire de Baudelaire, le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers.
Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Tout au long du recueil, il explore cet enfer :
- Dans « Spleen et Idéal », il décrit son tiraillement entre le Spleen, qui est une profonde angoisse existentielle, et l’Idéal.
- Dans « Tableaux Parisiens », il tente de se rapprocher de l’autre dans la ville, mais cette tentative de rapprochement aboutit à un échec. Baudelaire met en avant le sentiment de solitude dans la grande ville.
- Dans « Le vin », il se tourne vers les « paradis artificiels » : l’alcool et ls drogues.
- Dans « Fleurs du Mal », il décrit le vice et la débauche qui mènent au dégoût de soi.
- La section « Révolte » exalte Satan, mais Baudelaire nous montre que pactiser avec le diable est inutile.
- Dans « La Mort », Baudelaire dépeint son aspiration à mourir. La mort est présentée comme l’ultime remède, le secours suprême (« Recueillement » ou « La mort des amants »).
Thèmes :
- Le Spleen et l’Idéal : Spleen signifiant mal-être, état dépressif et Idéal représentant la volupté et la douceur. Il considère ainsi que le monde dans lequel nous vivons est un chaos au-delà duquel existe une unité, un sens, un monde d’ordre et de beauté : l’Idéal. Cet Idéal prend de multiples visages : enfance, ivresse, ailleurs exotique, voyage, femmes…
- La femme : Une muse aux multiples visages : mère, amante, déesse, diablesse. Trois rencontres amoureuses influentes :
- Jeanne Duval, métisse : sensualité et exotisme
- Madama Sabatier, tenait un salon littéraire : passion spirituelle
- Marie Daubrun : sœur et amante
Elles incarnent souvent l’Idéal, la douceur, la sensualité, l’exotisme mais aussi la souffrance et la trahison, prenant même parfois les traits d’un bourreau, comme dans « La Vampire ».
- La ville : Baudelaire va à contre-courant du Romantisme puisqu’il puise son inspiration dans la nature. Il s’intéresse aux plus démunis : les vieillards et vieilles femmes, aveugles, prostitués, mendiants dont il révèle la beauté derrière la Misère. La ville est aussi le lieu de la solitude : celle des plus démunis laissés pour compte par la société, et celle du poète exilé dans la ville, qui fait l’expérience de la solitude dans la multitude.
Style :
- Maitrise du sonnet et de l’alexandrin, sonorités suggestives grâce à de nombreuses allitérations ;
- Transforme le laid en beau et le beau en laid 🡪 Alchimie poétique
- ALCHIMIE :
- Du temps : Le temps destructeur est transformé en éternité. Le poète atteint ceci dans le poème « Harmonie du soir » où le chaos du temps est transcendé par une harmonieuse éternité.
- De la société : Baudelaire donne à la ville une noblesse et une dignité poétique. Il valorise ceux qui sont à la marge et généralement exclut de la poésie.
- Du Spleen : Il transforme le spleen, la mélancolie en inspiration poétique.
- Du brouillard en clarté : Dans « Correspondance », il décode les signes cachés de la nature pour en comprendre le sens. Dans « Elévations », le poète montre que la puissance de l’esprit permet de mieux comprendre « Le langage des fleurs et des choses muettes ». Baudelaire transforme ainsi l’invisible en sens.